Je rêvais d’une ville
De connaître l’ailleurs
Le rêveur immobile
Qui ne prête aux lueurs
Que l’humeur inutile
D’une envie sans couleur
Et moi d’une étoile
D’effleurer comme on dort
Les gouttes volubiles
Faites de nuages et d’or
Vers l’espoir d’un envol
Aux dires de l’aurore
Accordée à cette heure
Qui fleurit sur la rime
Inventée à l’odeur
D’une plage d’infime
Je foulais mon erreur
Comme au port on s’arrime
Raillée aux anciens jeux
Qui trouent le ciel voilé
Et mes doigts à tes nœuds
D’un espoir nouveau né
Qui balbutie aux yeux
L’amer goût du passé
Quelques pas aux places
Des essoufflés du cœur
Qui en bruits s’enlacent
Lorsque la cloche se meurt
D’éclats de silence
Aux rencontres des heures
Où l’on tourne les aiguilles
Je te dessine
Au contour des villes
Sur le bord du trottoir
Dans la verte campagne
Que t’accroches à tes cheveux
L’on s’y perd, inconscients
Dans ce ciel trop bas
Qu’évapore en soupir
Le désir d’à venir
Qu’on emporte sous nos pas
Je te peins
Ton avenir
Même si tu n’en veux pas
Une jupe de souvenirs
Qu’on puisse soulever
Même si tu les caches
Sous la soie de tes bas
Et je m’y pends comme on perd
Les pieds aux dentelles
Que l’on tisse à nos bras
Qu’on esquive à nos ébats
Je te dessine
Comme tu l’imagines
Et peut-être mieux que ça
Et je me suspends à tes lèvres
Comme tu y vacilles
Peut être trop souvent
Je te dessine
Et t’assassine
En oubliant que mon passé
N’a rien à voir
Avec ce que tu peux penser
Avec ce que tu oublieras
Mais j’ai cessé de penser
De prendre nos ailleurs
Pour des chemins entrelacés
A trop ignorer
Ce qu’on ne pouvait imaginer
Que la vie nous opprime
De ce cancer persuadée
Je te dessine
A l’envers
Sur ton endroit
Perpendiculaire
Et parallèle à mes bras
Et toi, tu me dessines
Comme si tu ne m’en voulais pas
D’avoir fait d’une angine
Un lieu dont on ne reviendra pas
Et je prends mes chevilles à mon cou
Comme je t’étalais parfois
A nos traversées nocturnes
De n’en plus finir
De passer au passé
Que l’on revendique blessés
Comme si l’on oubliait
Que nos minutes longées
N’étaient qu’un bouquet de roses
Lors poussons à l’aurore
Tous les ports de plaisance
Où l’on vit d’imprudence
Pour garder l’envie des cimes
Quand leurs ombres nous broient
Et passons sur nos maux
Ce baume d’effervescence
Qui nous délie de son mieux
Des matins fiévreux.
Tilou & Caelie
(Printemps 2009)