Cent vents, sans toi

Cette nuit s’avance et je ne dors toujours pas ;
Je pense à mille choses et ne rêve de rien ;
La place est encor chaude et le drap trop ancien,
Il sent toujours la vie, cette mer d’ici-bas ;

Je me la rappelle, souviens-toi cette trique,
Que tu tenais sans peine enfouie au fond de toi,
Que tu voulais toujours, qui te laissait sans voix,
Comme un bateau ancré, perdu dans cette crique ;

Et tu restais blottie, accrochée à ce mât,
Attendant ce peut-être impossible : rester là,
La note qu’on promet, ce La qu’on ne tient pas ;

Et le froid me lance et j’espère encore de toi,
Toi qu’as plié cette voile comme un tréma,
Et sous les vents d’octobre, je n’avance pas

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