Les mystères de Dionysos

La nuit colore les lieux
D’une nuance foncée
Et les ombres élancées
Dansent la danse des dieux

Elles vacillent fragiles
Telles des Giacometti
Au rythme d’un feu occis
Des yeux las remuent leurs cils

Pieds nus sur les feuilles mortes
Sur un mince corps d’ébène
Valse comme un fou silène
La forme enflée qui s’emporte

Aux sons silencieux du bois
Se mêle la voix charmeuse
D’une corde d’or frileuse
A la note que l’on boit

La poésie de la lyre
Enflamme les deux esprits
Aux deux corps nus engourdis
Saouls à l’ombre de la myrrhe

Et comme les tiges vertes
De la vigne qui s’enlacent
Le raisin la bouche embrasse
D’un mouvement doux alerte

Et dans ces couleurs naïves
Mussés sous les grands feuillages
Ils attendent les nuages
Jusqu’à des heures tardives

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