Marcher sur les oursins

Sur le bord des chemins en déroute
Là où sombre le doute
où l’envie nous échappe des mains
au souvenir d’un été
d’un mois mouillé d’août
On écrit un petit mot
sur le coin d’une table
à la terrasse d’un café
On repense à ces plaies
à l’instant, à l’oubliable
On repense à ce verre
Moitié vide
Qu’on rêvait à moitié plein
Qu’on remplissait d’alcool
De notes de musique
De choses sans importance
Pourvues qu’elles puisent
L’origine du monde
Dans notre cœur de catin

Sur le bord des chemins en déroute
quand on ne voit plus rien
plus même les corps ni la route
qu’on se trace un destin
à coups de coups de reins
décousus de fil de feux éteints
que l’avion est sans soute
que même au sein des joutes
On se remplit d’un vin
qui traîne à la chaloupe
qui traîne au port défunt
de nos amours foutues

Il y a des morts qui doutent
Et qui sont en chemin
Qu’ont mis le cœur en voûte
Sur une étude de Chopin
Ils implorent le vénérable
qui boit toute prière
comme du sirop d’érable
qui remet à l’équerre
Les murs qu’on fait de rien
Il y a l’effort, la sueur
De ce forçat
Qui remontait un ciel
là où il avait plu
Là l’enfant du vain
n’avait sûrement pas su
jouer à la marelle
marcher sur les oursins

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