Depuis que nos silences se font plus présents, qu’ils reflètent un peu plus ces heures où nous nous étions éblouis. Depuis que nos regards remplacent nos paroles, que la distance est là au quotidien et que notre pensée, elle, grandit chaque jour. Depuis ces jours sombres, ces envies qui n’ont mené à rien. Depuis que j’ai écrit ce que je n’ai jamais raconté, que je l’ai, jour après jour, falsifié pour moins le voir, pour moins y croire. Depuis que l’on sait que nos fautes sont là, pas forcément pour être rachetées. Depuis que l’on assume la vie telle qu’elle vient, telle qu’elle nous raconte. Depuis tout ça, depuis ces riens qui recousent une histoire qui n’a ni queue ni tête, si ce n’est celle d’êtres qui se cherchent ou bien qui ont trop bu. Depuis elles, depuis toi, depuis moi, depuis qu’on ne sait plus quand on pourra aller se chercher. Depuis ce temps-là, on sait que toutes nos petites choses sont révolues, qu’il faudra gribouiller sur une autre page, peut-être un peu moins grande où se noieront nos crues.