Même si elles ne sont que dérisoires

La pièce est silencieuse. Je regarde l’appartement : il fait bien vide. Je pense à toi et j’imagine que tu remplisses les blancs avec quelques cris ou quelques rires, peut-être même des pleurs. Je me demande comment ça arrive d’avoir envie de ça, d’avoir l’intime conviction que ça serait bien que les choses se modifient un peu, qu’on fasse un peu comme si. Tu vas me dire qu’on fait déjà un peu comme ça, mais c’est un peu comme si ça ne suffisait pas.

Y a la limite à ne pas franchir. Je le sais. Je ne pourrais pas être pour toi ce que je ne suis pas. Y aurait aussi la solution d’aller planter une graine dans un ailleurs, une sorte de plan B dont on se serait bien passé. Une sorte d’appel au secours transformé. Je sais que ça se fait. Y en a qui s’en contentent et qui savent se mentir suffisamment pour dire qu’ils l’ont voulu ce plan B. Y en a même qui finissent par y croire. Moi. Je ne sais pas. Je n’y crois pas vraiment à ça. Je ne crois pas grand chose, tu vas me dire. Je ne crois que ce que je touche, ce que je respire et ça, je sais, c’est chiant.

C’est pas ce soir que je trouverai la solution. Ca c’est sûr. Mais ça fait du bien d’y penser car ça veut dire que demain, y a encore des choses à faire, même si elles ne sont que dérisoires pour la plupart d’entre elles.

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