Tu devrais t’appeler Swan ou bien Camille

Tu devrais t’appeler Swan ou bien Camille. En fait, les gens ne t’appellent pas et il n’y a que moi à t’avoir prénommée. Les gens ne parlent pas de toi : tu n’es qu’un haussement d’épaules et un sourire gêné, comme si la chose avait toujours été fatale ou bien sans ambiguïté. Je ne sais pas pourquoi et je me dis, des fois, que c’est moi qui te raconte mal et qui ne sais pas décrire ce que tu as été. Plus le temps passe, plus je me dis que c’est normal et qu’il ne faut pas compter sur un brutal retour en arrière qui fasse que je puisse te réhabiliter. Je pense aussi que maintenant, je ne saurais pas quoi faire, ni comment me tenir si quelqu’un commençait à me parler de toi comme une vraie personne. Je lui enverrai sûrement à la figure une sorte de déni de réalité car la seule manière dont je veux encore me souvenir de toi : elle est là, dans mes petits bouts de papier. Peut-être que ça peut te paraître paradoxal mais en fait, ça devient une évidence que je préfère mentir sur les apparences plutôt qu’avoir à m’expliquer. Je ne crois pas qu’on puisse m’en vouloir et surtout que… Toi, tu puisses m’en vouloir. Déjà, tu me m’as jamais rien demandé : j’ai toujours anticipé sur ce qu’il convenait de faire. J’ai fait des choses maladroites, j’ai pu parfois te choquer mais, tu sais bien, ce n’est pas facile de ne pas tomber en marchant les yeux bandés. Je me dis que tu dois bien rire des fois de me voir si gauche et de me voir me comporter comme un Robert Porter pas très sexy. Ca me fait rire aussi. Sûrement un peu par nervosité et autrement, parce qu’il faut sourire de tout cela pour ne plus s’en soucier.

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