On peut toujours se débattre

On pense parfois que les choses doivent être ainsi parce qu’elles le sont devenues et c’est à ce moment-là qu’on commence à gamberger sur le fait que, peut-être, on l’a voulu. Enfin, non. On ne l’a pas voulu mais on l’a provoqué par nos actions, par nos paroles. « On rencontre sa destinée souvent par les chemins qu’on prend pour l’éviter » : c’est de Jean de la Fontaine. La première fois où j’ai lu cette phrase, je ne l’ai pas compris dans son vrai sens. Au début, j’ai cru naïvement que c’était une manière de dire que peu importe ce que l’on pouvait faire, si l’on croyait en son destin, on finirait par y arriver. Une croyance de môme, un espoir enfantin en somme. Je n’avais pas compris que la destinée dont il était question dans ces mots, ce n’était pas celle que je voulais me tracer mais celle qu’on me réservait. Qui est « on » ? Je ne sais pas. Vous, moi ou le type que vous croisez dans la rue tous les matins sans même le regarder. Il y a une connexion entre chacun d’entre nous et en fait, chaque fois que l’on bouge à droite ou à gauche, ou même qu’on s’immobilise quelques instants, ces connexions continuent d’interagir les unes avec les autres. Quand bien même on voudrait les faire se stopper, elles continueraient de dévier de leur trajectoire initiale. Alors, c’est quoi cette destinée ? En vérité, je n’en sais rien. Ou peut-être…
On pense parfois que les choses doivent être ainsi parce qu’elles le sont devenues… Et au final, on n’a pas vraiment tort. C’est sûrement ça la « destinée » : le truc qui nous tombe dessus et qu’on n’a pas vu arriver.

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