Devoir de mémoire

Ecrire. T’écrire. Lui écrire… Encore… Comme si notre vie en dépendait. Comme si on y croyait. Comme si la vie sans cette littérature de deux sous ne pouvait exister. Ecrire même quand tu es saoul. Quand tu es seul… Et saoul. Faire rimer quelques mots, inventer une mélodie à la face du monde qui s’en fout.

J’ai tellement de mots bloqués en dedans. J’ai tellement de mots un peu fous. Tu vois, je ne sais pas vraiment si je pourrais dire un jour nouveau, à nouveau « nous ». Est-ce toi qui fais la moue, est-ce moi qui ne sais plus sourire que dans le dégoût ? Est-ce un tout ?

J’ai la mémoire un peu folle qui me rappelle ce bébé plein de formol. Cet enfant qui a vécu le temps d’un été, à peine… Avant de mourir dans ton ventre asphyxié… Ca manquait d’air, de perspective… Ca sentait la misère et l’esquive…

Où es-tu maintenant, où l’as-tu enterré ? D’aussi loin que je me souvienne, tu n’avais pas de terre, que la couleur, celle de sienne.

Ecrire, mourir… Pour oublier de vivre… Pour passer le temps… Oublier qu’un temps, tu as rêvé de ça… Et maintenant… Que les mois ont passé, que tu as presque l’idée… De recommencer à vivre… De l’entourer de tes bras et de l’aimer… Ecrire n’existe pas si ce n’est pour soulever le voile des années, des images qu’on ne veut plus, qu’on ne veut pas…

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