Je te laisse l’ambage

Je te laisse au silence
à l’ivresse de l’emporter
de courir les carnavals
les kermesses
courir, courir sans jamais t’arrêter

Je te laisse des maux
et un lieu sans adresse
ce souvenir de nous
lorsqu’il nous faisait beau
lorsque des foules en liesse
de papiers, de petits mots
filaient comme des caresses
aux vestiaires des trop-tôt

Je te laisse l’acier
les chaînes d’amarrage
les mensonges aliénés
à nos détresses futiles
à nos voeux sans courage

Je te laisse l’imaginer
ce bonheur sans partage
ce bébé ce carnage
quand les lignes se sont nouées
par l’encre sur le papier buvard

J’ai pas grand chose à dire
sur cette vague de tristesse
sur le blues des trottoirs gris
qu’a remplacé le rose
de ces nuits d’Orléans
nous n’étions pas en vie
nous n’avions que ce stress
cette envie que l’on tresse
sur les lunes qui fuient
l’avenir qu’on essuie
sur un coup de poignet

Je te laisse l’ambage
de ces textes qui déversent
cette essence des non-faits
l’indécence des non-dits
et l’innocence d’une vie
qui reprend cette place
que tu lui avais pris
Le bonheur ça se ressasse
pour que demeure l’oubli

Laisser un commentaire