Et j’égrène l’instant pour qu’il dure des heures
Qu’il arpente les rues des passions qu’il déchaîne
Qu’il m’attache aux humeurs à ces cieux qui retiennent
Les vérités mussées dans le recoin des peurs
Je n’ai pas le discours qui se dresse et va droit
Je m’invente le mot qui sera mon excuse
A mon verbe un peu haut à ces non-dits qui m’usent
Une retraite un abri contre l’allant de soi
Quelqu’un que son envie pousse à l’ombre du moi
Se drape de l’ennui qu’il reproche à son toi
Parce qu’hier la nuit n’a pas chauffé sa voix
Et je traîne les pieds quand tu marches vers moi
Je me voudrais touchée par le remords du roi
Que j’ai tant empêché de m’adorer du doigt