Elle dérive
Les yeux à côté de ses pas
Le sourcil qui fronce
Parce que l’horizon ne veut pas
Il ne veut pas faire d’elle
Ni une jolie princesse
Pas même une cendrillon
Elle salive
Au fond de cette prison
Sur les barreaux de verre
Qui lui servent la passion
A l’angle droit ou à l’équerre
Mais derrière le buisson
Le cœur en polyester
L’amour en perfusion
Elle arrive
Et repart
Elle dénonce les fleurs
Quand elles n’ont pas de noms
Elle prédit l’orpailleur
A ses tristes jupons
Qu’importe les acteurs
Si le texte est le bon
Elle fait de son malheur
Un rebord de coton
Et moi je m’esquive
En la faisant tourner en rond
Je lui maintiens le bras
Pour tenir l’illusion
Que le sol il est plat
Qu’il n’y a pas de goudron
Accroché à ses basques
Qu’elle donne pour de bon
Sans fard ni même masque
Le plus beau des frissons