Aux abonnés absents

Suffit juste d’y croire… C’est ce qu’on t’apprend quand t’es tout petit. Comme si les choses devenaient réelles juste parce qu’on les pense très fort. Je ne sais pas bien à quoi ça sert de nous dire cela. En fait, cela ne dure que le temps de quelques saisons et après faut dévoiler la vérité… Mais le mal est fait. On a appris à espérer. Et on a appris que l’espoir est quelque chose qui peut ne rien à voir avec une quelconque réalité. Suffit juste d’y croire… Et c’est tellement séduisant comme hypothèse.. Comme éventualité…. Quand bien même sa probabilité de réalisation est infime, on va s’y accrocher.

Après le truc, c’est que certains vont chercher une raison à cette probabilité infime. Ils ne vont pas voir la statistique et ils vont se retourner contre eux. Le bonheur, il est toujours fiché dans l’oeil de l’autre et nous, jamais ça nous arrive. L’autre est meilleur que nous. Et on va commencer cette course improbable qui va nous faire avancer, remporter des “petits victoires” et de “grandes défaites”. Comme si la vie était un terrain de guerre, un champ de bataille à émotions… Comme si l’émotion ne pouvait exister dans sa vraie mesure qu’au travers de son exacte opposée et non rapport à son non-présence…

Et moi (nous peut-être) dans tout cela, je suis aux abonnés absents. J’ai la vision plate. Celle qui ne suit pas les montagnes et les vallées mais qui en contemple les reliefs. Sertie dans l’exigence de ne pas déborder, d’être à la mesure pour entendre, suivre le mouvement de l’autre sans lui souffler un vent qui le ferait tomber. Juste pour lui épargner le tsunami affectif qu’il ne saurait gérer.

Suffit juste d’y croire et ça pourrait marcher.

Laisser un commentaire