C’était après la troisième guerre mondiale.

C’était après la troisième guerre mondiale. Le moment où l’humanité a cru en elle pour elle-même et non en ceux qui la composaient. Ce fut un moment douloureux, indescriptible. C’était beau, triste et effrayant. Il y avait des feux d’artifices, des cotillons et des amants pour faire l’amour au son de cette célébration. Mais la chose devant laquelle ils souriaient n’était pas eux. Elle ressemblait au rêve d’un autre. C’est à ce moment-là que le “Je” a commencé à s’interroger. Le “Je” n’était-il pas universel ? L’envie d’être, l’envie de posséder n’était-il pas en chacun de nous ?

C’était après la troisième guerre mondiale où certains ont réalisé que l’enfant ne leur appartenait pas et avait des rêves plus grands. Il croyait à toutes ces choses qui nous dépassent, et qui font que “nous” restons là, l’un contre l’autre, amoureux de l’autre rive… celle que nous ne connaissons pas, celle qui nous fait peur autant qu’elle nous attire.

C’était après la troisième guerre mondiale, celle qui a confronté l’individu à sa dualité et où il a réalisé dans la douleur qu’il n’était pas digne de recevoir son amour. Celle qui a dénoncé ce monde ancré dans les frontières d’un être qui n’avait plus de doutes sur le chemin à emprunter.

C’était après la troisième guerre mondiale, celle où les canons et les militaires ont perdu leurs frontières. Celle où la nuit s’est fait lumière, et où tu es venue. Nue, sans tes barrières et où je t’ai accueillie en te demandant uniquement ce que tu voulais faire.

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