Là où je vis

C’est juste un bisou dans le cou. Un mouvement de tête un peu maladroit mais une intention certaine. Les gestes les plus significatifs sont souvent les plus maladroits et les plus incertains. En même temps, c’est toujours compliqué de faire comprendre sans réellement dire. Des fois, ce sont des phrases, des attitudes… Des regards aussi. Ces regards. Je ne sais jamais à quel point, tu es capable de me lire. Des fois, je me dis que non. Des fois, je me dis que oui. Des fois, je me dis que tout est bien flou et qu’au final, je n’en sais rien. Est-ce que cela change vraiment quelque chose ? Je vais être honnête : pour moi, non. Ce n’est pas que je n’ai que faire de ce que tu peux penser ou de la manière dont tu peux me décrypter. Pour moi, l’essentiel est d’abord dans le fait d’exprimer mon sentiment dans la mesure que j’estime essentiel. Ensuite le reste n’est que de l’interprétation. Pourquoi suis-je venu ce week-end ? Pourquoi je voulais prendre un train un peu plus tard ? Pourquoi je t’ai embrassée dans le cou ? Y a-t-il vraiment besoin de sous-titres pour entendre ce que c’est ? Suis-je ambigu ? Je ne le crois pas. Je pense que j’ai passé le stade de l’ambiguïté. S’il reste une inconnue, c’est juste la manière dont je suis prêt à continuer d’écrire l’histoire. Mais même là, il n’est plus lieu de douter du sens du vent. J’ai fait un choix. Je sais ce qu’il implique et où il peut m’entraîner. Mais à vrai dire, je m’en fiche. En fait, je n’ai plus d’alternative. Je n’en veux plus. J’entends d’ici ceux qui me diront qu’il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis… Mais, je ne parle pas de donner mon opinion. C’est d’un autre ordre. D’une autre grandeur. C’est une émotion. Ce n’est pas une chose que l’on attache dans un coin en priant qu’elle nous laisse tranquille. De n’importe quel sens qu’on la prenne : elle est là, présente. Elle nous entoure. Elle t’entoure toi. Elle entoure elles. J’y passerais des heures et des jours s’il m’était permis de le faire. Je n’ai pas de lassitude, d’ennui. J’ai l’impression d’être en vie même si les minutes s’allongent et que je les regarde défiler au rythme de l’afficheur de ton micro-onde. Je rentre. Je prends le train et je m’éloigne. Je vais aller faire mes affaires pendant quelques semaines là où j’habite, où je travaille, où “je vis” paraît-il…. Mais l’essentiel de moi reste à côté de vous, dans le réel, comme dans le tête… Comme un album photo constamment vivant et ça me tient chaud, jusqu’à la prochaine.

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